HISTORIQUE

Remiremont était enfermée dans deux enceintes, dont la deuxième fut débordée avant 1789 par les habitants venus se grouper autour de l'Abbaye et même par certains dignitaires du chapitre qui ne logeaient ni au palais abbatial, ni dans les maisons canoniales.
1re enceinte
La première enceinte enfermait les lieux capitulaires. Elie était réduite et ne s'étendait guère autour de la demeure de l'abbesse lorsque celle-ci, avec ses chanoinesses, abandonna le monastère du Saint-Mont pour s'installer dans la vallée.
La clôture de cette enceinte, qui fut créée au XIe  siècle, était vraisemblablement construite de pieux en palissade, protégée par un fossé rempli d'eau, lui-même alimenté par le ruisseau de la Mouline passant par le Batadoir (Bâtard).
Au XIIIe siècle, cette palissade fut remplacée par un rempart construit en pierres.
Le tracé de l'enceinte canoniale était : en partant de l'Abbaye, elle empruntait la rue des Prêtres, la rue de l'Hôtel-de-Ville, la place de Mesdames, d'où elle rejoignait le Grand-Jardin dans lequel se trouvait le cloître, elle revenait vers la rue de la Carterelle, la rue des Chaseaux, la rue de la Franche-Pierre où elle s'arrêtait contre le mur du bâtiment des communs du palais abbatial (ancienne gendarmerie).
Quatre portes donnaient accès à l'enceinte canoniale :
La porte Dessous Saint-Jehan, fermant la rue de la Franche-Pierre à hauteur de la salle des fêtes puisqu'elle laissait en dehors de l'enceinte la maison de l'auditoire de ville qui fut la mairie de Remiremont.
La porte du Cloître fermant la rue des Chaseaux et qui donnait accès à la fois à l'abbaye et au cloître. Il en demeure quelques vestiges, rue de la Carterelle.
La porte des Chaseaux, perpendiculaire à la précédente, dans la rue portant ce nom.
2e enceinte
Au XIVe siècle, les habitants ayant leur habitation en dehors da cette première enceinte se plaignaient des exactions dont ils étaient l'objet de la part de bandes de brigands contre lesquelles ils n'avaient aucun moyen de défense.
Ils intervinrent auprès de l'abbesse et du mayeur (maire) pour que cette partie habitée fut elle-même enfermée dans des murs.
Ce fut Neuvillers, mayeur, qui détermina la décision en obtenant de l'abbesse l'autorisation de construire des remparts aux frais des bourgeois.
C'est pourquoi la porte et le faubourg (bas de la Grande-Rue) prirent son nom.
Ces remparts, beaucoup plus étendus, n'enlèveraient en rien sa valeur à l'enceinte canoniale. Ils furent construits en 1366 et ils étaient composés de rentrants, de saillants, de tours, tourelles, guérites et abris. Ils devaient subsister jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
Depuis le Tertre, la nouvelle enceinte suivait la rue de la Xavée, le côté nord de la Grande-Rue jusqu'à la rue Paul-Doumer. Elle suivait cette rue jusqu'au boulevard Georges Lang. L'enceinte remontait ensuite le boulevard d'Hérival jusqu'à la Tour-Carrée. Les murs bifurquaient pour suivre la Paltrée pour aller rejoindre la rue de la Xavée par !a rue des Brasseries.
La deuxième enceinte comportait trois portes d'accès :
La porte de Neuvillers, du nom du mayeur réalisateur des remparts, à trente mètres dé la place de la Libération, en travers de la Grande-Rue, sensiblement à la hauteur de la rue Paul-Doumer, qui donnait accès au « faubourg » en dehors des murs. Elle portait l'horloge de ville.
La porte des Capucins, à l'entrée de la rue portant ce nom. Elle était située en dehors des remparts. Elle était double et comportait deux bassins d'abreuvoir dont l'un existe encore.
La porte de la Xavée ou porte Luxannes, on encore porte de France, à l'angle de la rue des Brasseries. Elle était flanquée d'une tour de guet dite Tour du Ménestrel.
Il existait également une tour de guet, dite Tour de Gand, à l'angle de la rue Paul-Doumer et du boulevard Georges-Lang.
Une autre tour de guet à la Tour-Carrée, entrée de la Paltrée. Elfe était flanquée d'une poterne à l'entrée de la rue de la Paltrée. Il existait une poterne à Saint-Antoine.
A la Courtine, contrairement à ce qu'ont avancé certains auteurs, il n'existait pas de porte mais une poterne.